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  • Photo du rédacteurLa page Franche

Hard Land, Benedict Wells


Quand j’étais petite, je ne voulais qu’une chose : être grande. Je voulais gagner des centimètres, gagner de l’argent, gravir le sommet de la montagne ; être au-dessus de tout, regarder l’azur, les contours des nuages, sentir le vent fouetter mon visage, les bras écartés. Je m’imaginais être capable de tout sans être au prise de mes parents.


Car, comme tous les enfants, j’en avais ras le bol d’être sous la tutelle de mes géniteurs.


Hard Land, c’est ça : le passage à l’âge adulte, le saut dans le vide dont personne ne parle et qui nous arrive tous. Cela raconte le quotidien morne d’un ado qui vit dans un bled paumé du Missouri, dans une maison en ruine proche du cimetière. Il n’a pas beaucoup d’amis, quasiment pas, en réalité, car tout lui fait peur. L’existence est un néant sans fin, un noir abyssal que rien ne peut éclairer. Sauf Kristie, une fille loufoque et cultivée qui vient égayer ses journées d’été.


Un été où tout semble possible, où rien ne vient arrêter ce jeune garçon de 15 ans qui voudrait lui aussi s’affranchir de ses chaînes, mais cet été, quand bien même idyllique, ne peut effacer sa mère malade du tableau. Elle est là, entre la vie et la mort, pâle ombre d’elle-même, souhaitant le meilleur pour son fils.


Lui, en revanche, ressent le poids de la maladie jusque dans sa poitrine. Il ne peut supporter cette attente inexorable, cet espoir tronqué auquel on essaie de le faire adhérer, alors sa mort terrasse le jeune homme, qui pendant un instant, a cru que sa mère ferait partie des trente pour-cent des chanceux qui s’en sortent.


Comment affronte-t-il le décès de sa mère ? Comment fait-il face à cette période difficile de l’adolescence ?


Je vous laisse le soin de le découvrir. Je peux toutefois vous dire que ce roman d’apprentissage n’invente rien : il n’est ni innovant ni déconcertant. À vrai dire, il enfonce même des portes ouvertes : le topos de l’ados endeuillé qu’il faut consoler, le premier amour, le sentiment d’appartenance à un groupe…. En somme, je n’ai pas été surprise de la teneur de l’intrigue, de ses articulations. Ainsi, le roman m’a fait penser au syndrome du spaghetti de Marie Vareille, à ceci près qu’il met en scène une fille et non un garçon, mais on y retrouve les mêmes thèmes, les mêmes enjeux.


Je vous le conseillerais volontiers si je n'avais pas été perturbée par les innombrables erreurs de traduction, par les barbarismes, les erreurs de temps verbaux à vous faire bondir de votre chaise.

Qui plus est, l’écriture est relâchée, à l’instar de l’attrape cœur de Salinger. Par conséquent, si vous n’aimez pas ce type d’écriture, passez votre chemin.


Enfin, autre bémol pour moi : le résumé de quatrième de couverture qui dévoile les principaux nœuds de l’intrigue. De fait, le décès de la mère n’est plus une surprise pour le lecteur, qui sait déjà qu’elle va mourir, donc l’événement perd en intensité. En effet, au lieu de nous choquer et de nous émouvoir, l’information nous passe au-dessus.


En résumé, ce roman est pas mal, mais il n’est pas grandiose. À vous de voir si vous le gardez dans votre PAL.


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